Sly Johnson frappe fort. Et nous touche en plein cœur, autant qu’il réjouit notre ouïe. Silvère s’inscrit dans la longue quête qu’a entamée le chanteur, beatboxeur, rappeur, instrumentiste, auteur et compositeur français avec un premier disque solo, 74 (Universal Jazz, 2010), nommé au Prix Constantin. Puis c’est avec le pseudonyme utilisé durant l’ère Saïan Supa Crew qu’il a baptisé son 2e album, The Mic Buddah (2015).
En appelant cet opus Silvère – le prénom que lui donnèrent ses parents –, l’artiste convie à pénétrer dans l’univers complexe de son intimité. Les fans
reconnaîtront l’humilité et la générosité qui l’habitent.
Silvère, son album le plus électro, est empreint d’une sensation délicieusement organique. Sly Johnson franchit un cap avec ce disque de chansons, s’enracinant,
bien sûr, dans le hip hop et l’afro-soul qui lui sont chers.
Sa voix s’envole vers de nouveaux cieux. Elle chante, pleinement, sereinement. Lui, le beatboxeur de haute voltige, met délibérément en veilleuse sa virtuosité, pour offrir la substantifique moelle de son art vocal.
Présent depuis 20 ans sur la scène française, Sly Johnson cumule désormais un parcours riche dans le paysage musical, notamment avec une Victoire de la Musique et deux disques d’or avec le Saïan Supa Crew. Sur scène, il associe ses machines à la chaleur et au son organique du clavier, des guitares, de la basse et de la batterie. S’échappe alors un groove abrasif, une musique riche au carrefour du hip-hop et du funk! Sly Johnson, grand habitué de la scène, embarque avec une extrême générosité les spectateurs dans son univers musical, une performance irrésistible!
Poursuivre ses rêves… Voilà ce dont il s’agit. Souvent, le parcours est sinueux. Mais quand la passion devient obsession, il n’y a pas d’alternative.
L’histoire d’Edward Kionga-Kamau n’a rien d’unique dans les grandes lignes. Elle l’est dans les petites. Et plus encore entre. Né à Nairobi de père kenyan et de mère anglaise, il est le fruit d’une double culture. Son enfance ? Partagée entre l’amour des mélodies pêchées sur de vieilles cassettes des Beatles et la rumba congolaise, avec sa guitare, trait d’union pour conjuguer ses multiples héritages.
Edouard veut devenir musicien… Il sera ingénieur. Un métier comme passeport pour obtenir un permis de rêver, de partir. Ses études l’amènent en France qu’il devra quitter pour Liverpool, sa ville maternelle. Edward écume alors tous les “live music bars” de la ville et se frotte à d’autres musiciens. Lorsqu’il rejoint Marseille, muni de la nationalité britannique, il commence à travailler son projet solo. Chaque centime gagné et chaque minute libre y sont consacrés. Méthodiquement, il écrit, joue, chante, compose.
Rythmes incisifs. Arrangements atypiques. Voix singulière. sSo sera à la fois lumineux et mélancolique. Festif et tendre. Terriblement efficace.
Ses textes, parfois drôles, souvent poétiques, toujours intimes, racontent l’espoir du départ, la frontière et l’exil, l’ivresse de la nuit ou ses rêves d’espace.
Les histoires sont aussi faites de rencontres. Pour Edward, ce sera Antoine Cezard. A la batterie et au pad, il investit la version live du projet pour que le rêve se concrétise.
Sur scène, le duo séduit par sa fraîcheur et sa spontanéité. Les titres s’enchaînent et appellent tour à tour à la volupté et la danse – le « Djele » en langue swahili.
Un show sincère, expressif et vibrant.